Présidentielle 2017 Tour 2
Le seul vote utile, citoyen, responsable, écologique, respectueux de l’espèce humaine, de ses aspirations, de ses promesses, respectueux de la nature, de la vie, du monde, du progrès, de la pensée et de l’intelligence, est le vote blanc au second tour de l’élection présidentielle.
Déplaçons-nous massivement pour voter blanc au second tour, pour autant que nous ne soyons d’accord ni avec M. Macron ni avec Melle Le Pen.
Manifestons notre profond désir de changement au sein de nos institutions, de notre démocratie et de notre société dans son ensemble (économie, finance, politique, justice, écologie, travail, rapports au monde, fraternités, libertés, responsabilités, honnêtetés…) en remettant en cause le processus démocratique tel qu’il se trouve perverti aujourd’hui.
Je ne pense pas que Melle Le Pen ralliera la moindre voix supplémentaire aux 7 679 493 qu’elle a obtenues au premier tour. A nous de discuter, informer, convaincre, pour qu’elle n’obtienne pas une seule voix de plus. Toute voix en moins sera effectivement une victoire et un espoir pour le futur. Mais elles ne seront obtenues que par la plus profonde honnêteté et la plus profonde humilité, très loin des actuelles trop faciles exhortations au « barrage » et au « vote citoyen ».
Le seul vrai risque d’accession au pouvoir de mademoiselle Le Pen vient de l’abstention (au sens large : abstention, votes blancs, votes nuls et personnes non inscrites sur les listes électorales). Mais ce n’est pas l’abstention elle-même qui est à pointer du doigt. C’est l’absence de prise en compte de l’abstention, et l’absence de seuil d’invalidation du scrutin, qui sont un danger et un scandale pour toute société prétendument démocratique. Un signe indéniable de déficit démocratique.
Tout scrutin donnant lieu à plus de 50% d’abstention (au sens large, j’insiste, il faudrait également prendre en compte notamment les personnes non inscrites sur les listes électorales) devrait être rejeté et donner lieu à de nouveaux débats, de nouvelles discussions, de nouvelles propositions ou candidatures, et pour finir à un nouveau scrutin voire à un nouveau mode de prise de décision collective et une remise en cause des modes de fonctionnement de la démocratie en cours elle-même. Car il existe, bien entendu, une infinité de démocraties différentes possibles. Celle dans laquelle nous vivons actuellement n’en est qu’un exemple très imparfait, bourré de dysfonctionnements, mensonges et escroqueries diverses.
Les 7 679 493 voix de mademoiselle Le Pen et de son (ex-) parti ne représentent que 14,5% des personnes en âge de voter (47 581 118 inscrits, plus environ 5,29 millions de non-inscrits d’après une estimation de l’INSEE de 2003, la seule malheureusement disponible). Pour que le même nombre d’électeurs représente plus de 50% des suffrages qui seront exprimés au second tour, et que mademoiselle Le Pen devienne par conséquent la première femme présidente de la République Française, il faudrait que plus de 37 millions de français en âge de voter s’abstiennent, ce qui représenterait une abstention de plus de 70% : un record plus que funestement historique qui ne serait que le révélateur indéniable du profond dégoût des français pour leurs représentants politiques et la société qui leur est proposée et imposée.
Au premier tour, l’abstention totale a représenté 16 809 096 voix soit 31,8% des personnes en âge de voter. M. Mélenchon a obtenu 7 060 885 voix (13,4%), M. Hamon 2 291 565 voix (4,3%), M. Poutou 394 582 voix (0,75%). Les autres candidats, hormis Macron, Le Pen et Fillon, représentaient 2 761 165 voix au premier tour (5,22%). Toutes ces voix, qui pourraient effectivement ne pas se reconnaître au second tour, représentent 29 319 293 voix soit 55,46% des personnes en âge de voter. Nous sommes encore très loin des niveaux d’abstention qui pourraient porter Melle Le Pen au pouvoir au second tour sans autre report de voix.
Un tel taux d’abstention serait un signe plus que fort de rejet du système actuel et de ses pourvoyeurs. D’autant qu’il aurait été lancé sans peur des lendemains sordides proposés par Melle Le Pen. Un peu de courage, quoi.
En réalité, la seule chose qui pourrait porter Melle Le pen au pouvoir serait un report massif des voix des vrais fascisants qui ont voté Fillon, ou des sans-espoir qui ont voulu y croire encore en votant Mélenchon, Poutou, Arthaud ou Asselineau, tous ceux qui n’en peuvent plus de se faire rouler dans la farine par même pas plus intelligents qu’eux, et qui n’ont plus comme recours que l’envie de tout foutre par terre…
L’élection de Melle Le Pen ne serait le résultat que de la conjonction de l’esprit fascisant d’une certaine France et du profond et respectable désespoir d’une autre. Je trouve extrêmement malsain de vouloir étouffer la manifestation de ces signes, et encore plus malsain de ne jamais rien faire contre cet état de fait, que tout le monde a sous les yeux depuis des décennies. Je serais presque heureux si Melle Le Pen était portée au pouvoir, car ce serait, enfin, la victoire des sans-noms qui ne cessent de se faire humilier depuis des générations et dont l’intelligence, la générosité, le bon sens, la bonne volonté, les talents et le coeur ne sont que toujours méprisés et piétinés.
Oui je prendrais les armes et le maquis et me battrais pour la mettre dehors si cela arrivait, elle et tous ses caporal de la mort. Mais ne me demandez pas de voter pour encore pire. Encore pire parce qu’avec le silence en plus, l’illusion que les choses sont plus respectables, plus raisonnables, plus progressistes, quand il n’en est rien.
Ne me demandez pas de me sentir responsable de ne pas voter Macron. C’est voter Macron qui est irresponsable, car c’est ne pas reconnaître que ce sont ce genre d’oligarques qui détruisent le monde et provoquent les réactions et destructions les plus violentes.
Je ne veux pas être complice de cette destruction. Je ne veux pas être complice de la disparition de toute forme de pensée, de responsabilité et de respect. Je ne veux pas être responsable de la disparition de toute forme d’éducation, d’intelligence et de culture. Je ne veux pas être responsable de l’entretien de la machine infernale qui propulse toute cette planète vers le plus implacable cul-de-sac.
Je ne sais pas si l’espèce humaine se lèvera un jour. Je ne sais pas. Mais j’espère toujours. Je ne peux pas m’en empêcher.
Le premier pas à faire est de cesser toute forme de compromission.
Lisez “Homo Sapiens Mon Cul – Apocalypse Mode d’Emploi”, si vous ne savez pas comment passer le temps en attendant le second tour.
Bien à vous.
Alec Tritème
#SansMoiLe7Mai #SansMacron #SansLePen